Comme toute l'Amérique Latine avec « l'opération condor », l'Argentine a subi une terrible dictature militaire dans les années soixante dix. Tortures, assassinats, disparitions par milliers. Les militaires putschistes ont du céder le pouvoir après avoir ruiné le pays, mais ils se sont auto amnistiés, la terreur aura duré dix ans. Leurs crimes n'ont jamais été jugés, les deuils ne se sont pas faits, les parents, enfants et petits enfants attendent toujours le retour de ceux qui ne reviendront jamais. Les « mères de la place de Mai » sont devenues les grand-mères, « las abuelas » tournent toujours sur la « Plaza de Mayo » pour demander justice.
Le temps a passé, les consciences s'endorment, les hommes se taisent, les murs de Buenos Aires continuent de crier la blessure toujours ouverte. A Buenos Aires on dit qu'il y a un psychanalyste sur trois habitants, on s'y suicide beaucoup plus qu'ailleurs. Ceci explique sans doute cela.